Illustration : "Les Feux du Soir"

                                               Aquarelle de Jeff d'Argy

 

                                       " A LA RENCONTRE DE JEFF..."

Certains moments de la vie revêtent, quelquefois, une importance insoupçonnée, inscrivant dans le coeur et l'esprit, une empreinte magique. Le chanteur ANTOINE, dans les cassettes de ses voyages en tous pays de notre belle terre, chante " je suis un voleur d'images ". Pour conserver le souvenir des continents et des sites fabuleux découverts, les outils audio-visuels sont nécessaires.

Mais... imaginez une rencontre fantastique ! Un personnage hors du commun, "une grande gueule", pourraient qualifier certains. Pour moi, il est un poète, auteur compositeur interprète, un peintre, mais aussi et surtout un authentique humaniste et un magicien ! L'un de ces personnages si attachants qui transforment le monde !

Et, figurez-vous que notre ami Jeff est tout cela à la fois ! De magnifiques aquarelles ornent les murs de son atelier, à Marennes la Belle, au pied d'un clocher dentelé, véritable splendeur de pierre, fleuron de notre patrimoine national. Luttant contre les flôts déchaînés, d'altières goélettes, dont la figure de proue est une superbe oeuvre d'art, nous content la rude vie des marins de tous horizons et de toutes époques, la rigueur du travail bien fait et l'amour inconditionnel de ces hommes jeunes et moins jeunes, face à leur amante éternelle : le Mer ! Mais les remous de cette traîtresse ont été, hélas bien trop souvent leur tombeau ! Pourtant, les "rescapés" restent attachés à ce métier, à cette solidarité d'hommes, unis dans l'effort et dans une solide amitié.

"Un supplément d'âme" qualifie son dernier ouvrage "LE LEST DU DIABLE", truculent récit, s'adressant à un public de tous âges, car il est bien connu que les adultés sont de grands enfants ! Nimbée d'une part de mystère, l'aventure de ces  deux jeunes personnages nous fait naviguer sur la grande bleue, mais aussi sur les ailes de l'imaginaire, c'est dire si le voyage peut être fabuleux !

Ayant bourlingué sur tous les fronts en mille aventures, jeff garde, au coeur, un amour démesuré pour la mer, la rude existence des marins pêcheurs. Ses chansons de matelots sont imprégnées de l'iode et du vent du large, teintées de nostalgie et de souffrances, mais aussi d'une énorme tendresse.  Dans son atelier d'art cabaret, lieu de rencontres pour tous, il charme son auditoire dans un répertoire tendre, spirituel, faisant participer sa famille à ces "éclats de vie". Ladite famille qui, par ses avis ou critiques, a poussé notre ami Jeff dans sa démarche et ses diverses animations culturelles.

Comment ne pas aimer ce personnage qui, en quelques instants, vous "transporte" vers d'autres époques sur des airs et des mélodies dont on reprend le refrain en coeur : La richesse de cet homme, sa tendresse pour les enfants à qui il enseigne des valeurs pouvant paraître désuètes mais qui, cependant, sont le fondement même d'un monde sain. Comment un autre poète pourrait-il rester insensible à ce marin dans l'âme et à ses épopées ?

Pour ma part, lors de cette soirée, en voyant les visages ravis des enfants et l'intérêt des "grands" dans cette ambiance chaleureuse et conviviale, il m'était impossible de ne pas retracer ces instants. En préservant un souvenir vivace de cette aventure, j'ai, en quelque sorte, fait perdurer en poésie, ce que notre ami Jeff vit tous les jours. Le crayon s'est mis, tout doucement, en marche pour évoquer, dans un poème et en termes choisis, le récit ardent de cette soirée. le poème se trouve dans la rubrique "Poésie pour vous !

                                                        Coryne H.

                              

 

 

 

 

 

" F O L   E S P O I R "

Il y a tant à faire et, parfois, je chancelle !

Afin qu'au coeur de l'homme éclate l'étincelle,

Et, contre toute attente, en la foi et l'amour,

Que l'humanité vibre au chant du troubadour !

 

Aux matins incertains... espoirs en filigrane,

Et lumineux destins dès l'aube diaphane,

Il y a tant à faire et, naîtront-ils enfin,

Au labeur des humains, espérance sans fin...

 

Mais, relevons le front, il y a tant à faire,

Pour qu'à l'aune des jours naisse l'abécédaire,

De l'harmonie éclose en un chant baladin,

Radieuse genèse et somptueux jardin !

 

Sur la sente perdue, en évitant le pire,

Que fleurisse le rêve à l'ombre d'un sourire,

Dans les yeux d'un enfant, tout peut recommencer,

De la conscience humaine, il faut tout espérer !

©    Coryne H.

 

Illustration : "Galipotte "

Aquarelle de Jeff d'Argy

 

 

 

" V'LA L'BON VENT ! "

Sous l'imposant clocher, prieuré du marin,

Qui vient solliciter aide spirituelle,

A Marennes la Belle, un heureux baladin,

En l'atelier de Jeff, vous offre ritournelle.

 

De nuance aquarelle et habile pinceau,

En plaisante Saintonge, un aède romance,

Gabarre "envoilurée" d'un insigne flambeau,

Esquisse, allègrement, ses souvenirs d'enfance.

 

Ceinturant la guitare ou charmant des banjos,

D'une voix forte et claire aux notes chaleureuse,

Entonne, avec vigueur, sur de joyeux tempos,

Chanson et goualante en des stances fougueuses.

 

Marins de toute mer et fabuleux récit,

De l'aimable trouvère accompagnent la joute.

Avec malin plaisir où surgit l'inédit,

Il trousse charmant conte en sinueuse route.

 

De plaisante ballade, entendez-vous l'écho ?

Afflux torrentiel d'une belle échappée.

Cette fresque vivante aux couleurs indigo,

A tracé, dans mon coeur, fantastique épopée !

©   Coryne  H.

Ce poème a remporté le Prix Michel MAILHE 2004 des Jeux Floraux de l'Atlantique, sous l'égide de la Société des Poètes Français.

 

 

Chantal CROS  " IMAGINAIRE  "

 

 

 

                          " LE POETE...  Utopiste ou réaliste ?

 

    Depuis des millénaires, le poète est porte-parole de  la beauté

   et de la noblesse des sentiments. Inlassable, l 'aède  au coeur

   pur, s'insurge  contre nombre d'humains,   leurs  égarements,

   leur orgueil, leur indifférence. Il  devrait   être  lassé  de  cette

   tâche ardue qui, souvent, lui attire  les  foudres  de  ceux  qui

  "se sentent concernés indirectement" !

   Mais, malgré ce risque,  fort  inconfortable  et   déstabilisant,

   comme le tisserand remet, chaque jour,   l'ouvrage  sur  son

   métier, le poète lui, fort de la noblesse de ses idées, de  son

   bon sens et,  sans  se  prévaloir  d'un quelconque message

   divin, trace cependant un chemin  de  spiritualité,  pourtant

   si évident à chacun d'entre nous !

   Il ouvre les yeux des aveugles de la tendresse, des dénués

  d'une  fraternelle  solidarité,  des  nantis  sans   générosité,

  des infirmes d'une évolution qui, cependant, est  indispen-

  sable à la survie de notre monde.

  "Dieu fit la liberté, l'homme a fait l'esclavage", disait Marie-

  Joseph Chénier et quoi de  plus juste,   lorsque  les  nantis

  ignorent les plus démunis ?

  Mais, le plus grave au fil des rencontres est  de   constater

  que bon nombre d'êtres humains sont amputés  de la plus

  élémentaire  conscience. Comment, alors,   pourraitent-ils

  se projeter  vers  des actions  ou des pensées  humanitai-

  res?

  hormis les  grands   "mouvements  caritatifs   ponctuels" 

  où  ils  se  glorifient   d'une grande   action    commune ! 

  Nous  sommes  tous   des   tourmentés   de  l'existence, 

  par   la  souffrance,  l'injustice, le mépris et,  cependant, 

  au lieu d'essayer d'en comprendre le sens et d'atténuer, 

  voire  soulager   notre  inconfort   et   celui   d'autrui,  la  

  seule parade  déployée   est  l'ignorance  volontaire  de

  cette signification.

  Comment  arriverons-nous   à juguler  cette escalade ?

  Par, entre autres, la parole spirituelle du poète,  par  le

  soutien et l'aide  que  procurent  les mots  mais  aussi,

  bien évidemment, par l'adéquation d'une attitude noble

  et généreuse dans la vie quotidienne.

  Utopie ? NON !  Réalisme ?  OUI !

  Il me plaît d'y croire encore et d'y souscrire...

                            inlassablement !

                                                

                               Coryphee

                       

Illustration : http://chezisabelle.com

 

U N  E N F A N T

 

Lorsqu'il est attendu,

Semaine après semaine,

Présent bienvenu,

La femme devient Reine.

 

Lorsqu'il paraît, enfin,

Creuset de la souffrance,

Après ce long chemin,

Survient la délivrance.

.................................................

Les petits mots douceur,

Qu'à nos cous, il murmure,

Irisent de couleur,

De nos ciels la voilure.

 

Au seuil de sa candeur,

En des brins d'innocence,

Il pourfend la laideur,

Sublimant l'existence.

 

De cet éclat charnel,

Mystérieuse chaîne,

En écrin éternel,

La femme est Souveraine.

©   Coryne H.